Lettres d'Or

Amarré à la quintessence fluette de mes songes,
Un détail envahit progressivement ceux-ci
D'une teinte tamisée et grisonnante qui les scie,
Alors que je m'interroge encore sur ce qui me ronge.

Le Mal en arborescence se propage dans mes veines,
De ce bleu opaque semblable à l'opale sombre de la Mort.
À cette menace venue des abysses s'ajoutent les remords
Des écrits et confessions écrits d'une plume mienne.

Même la plus profonde des proses aux secrets obscurs,
Ne suffit à pallier au poids écrasant du silence qui rôde
En quête sans cesse des vers exposant mes craquelures
Afin de ne faire seulement des cyniques évidences l'ôde.

Alors je m'abandonne à cette page blanche et vorace
Qui stagne d'un vide pesant et impitoyable chaque jour.
Je tressaille à la vue du néant absolu qui me fait face,
Et regarde les fruits arborescents pourrir pour toujours.

Si, dans le lointain vide abscons,
Loge ici une seconde de paix,
Avant que ne tombe le voile épais
D'un silence mue en flocons.

Si, dans l'absolu désespoir,
Se trouve le confort de l'abandon,
D'une existence à laisser choir
Sans avoir à demander le pardon.

Si face à moi disparaît la terreur,
Tue par le gouffre devant moi,

Si je ne crois plus en l'erreur
De céder chaque fois à tout émoi.

Alors, dans l'infinie beauté du temps,
Fidèle enfant de la mélancolie,
Guidé d'un élan de folie,
Je contemple ce doux moment,
et saute.

J'adore la pluie. Ça me rappelle ces quelques moments dans mon enfance où j'ai vraiment été heureux. À chaque fois dans ces souvenirs il pleut.
Du coup ça m'offre ce sentiment d'innocence et de plénitude qui me permet de souffler deux minutes pour que je repartes pour la journée.
Du coup depuis le lycée dès que j'allais en cours sous la pluie je me contentais juste de profiter de ces quelques minutes de paix. Ma journée n'a pas commencé, la ville n'est pas encore en vie. Mais il y le son de la pluie. Et je marche tranquillement, sans me soucier de cette dure journée qui m'attend.
Honnêtement c'est ce qui m'a permis de tenir si longtemps, sinon je pense que je ne serais pas allé aussi loin.
C'est pareil pour la neige, enfin même mieux honnêtement. A chaque fois qu'il neige je me sens coupé du monde, je me retrouve seul, loin de toute civilisation, avec comme berceuse la brise qui caresse les flocons. Alors des fois je m'assieds, parce que ça arrive trop rarement pour passer sans rien faire. Et puis je contemple la brume, je savoure l'odeur de la brise, j'écoute avec passion ce silence divin. Des fois je prends un peu de neige, je me concentre sur la texture de la neige, sa fraîcheur, son odeur, sa forme, sa couleur. Je la serre dans ma main pour la compacter, comme si ça me prouvait à moi-même que même la neige peut devenir de la glace. Et je me délecte du froid glacial qui enveloppe mes doigts avec de l'eau qui les recouvre. Enfin bref, j'aime beaucoup la pluie.

Sens-tu, sous tes doigts froids et fins,
Ma peau fissurée craqueler à chaque caresse ?
Sens-tu l'odeur mercure de mon sang,
Embaumer la pièce d'un bain délicat et reposant ?

Vois-tu ces perles cramoisies se faufiler
Entre tes doigts habiles et d'un tranchant puissant ?
Entends-tu ces cristaux un à un se briser
Au contact de ce beau sol de dalles blanches ?

Alors pourquoi n'oses-tu pas maintenant goûter,
De tes lèvres bleues et délicates mon corps abîmé ?

Je sais que nous résistons tout deux à la faim.
Il y a eu cette idée qui depuis nous hante sans cesse,
Et je vois bien que pour toi cela commence à devenir lassant.
Moi aussi j'aimerais goûter à ce plaisir divin et apaisant.

Alors pourquoi pas ce soir, au lieu de filer,
Nous nous abandonnions à ce désir toujours croissant,
Pour savourer cet instant aux aspects d'enfer irisé ?
Tu sais très bien qu'avec moi, tu peux être franche.

Alors pourquoi n'oses-tu pas maintenant goûter,
De tes lèvres bleues et délicates mon corps abîmé ?

Fatigué de fuir, fatigué d'espérer, je pense qu'il est l'heure.
L'heure de me joindre à toi dans ce bal morbide et glaçant.
Glaçant de ton souffle rauque et nonchalant dans ma nuque.
Ma nuque dont l'odeur sanguine rappelle ton manque.

Sois ma partenaire d'une nuit, Lily, et partons enfin.
Acceptons notre dualité en fusionnant à jamais,
Par l'outil le plus puissant de nos esprits sans fins :
En cédant au vice le plus profond que l'on réprimait.

Et si, parmi les champs et les plaines,
Dans les brises nocturnes de ma prose,
Je devais malgré moi brûler des roses ?
Devrais-je par ailleurs noyer ma peine ?

Avec pour seule compagne la musique
Pour briser ce silence, mur désertique,
Je n'entends que les paroles confuses
D'un démon voulant me vaincre par la ruse.

Du réveil nécrosé à la veillée nocturne,
Du souvenir profond au quotidien banal,
De la médication jusqu'au bord du canal,
Règne ce sentiment, puissant et taciturne.

Alors je m'attache, perdu et épuisé,
À cette amie terne, jardin de mon esprit.
Et mes songes changent, marqués par le mépris,
Et font la fatigue un souffle éthérisé.

Mais, dans un soubresaut, un éclat de conscience
Qui se produit parfois quand pèse le silence,
J'écris ce que je vois pour ne pas l'oublier.

Et puis je me rendors, par le sommeil lié.
Et les jours se répètent, dans un enfer cyclique.
Et la fatigue vainc, en démon hypnotique.

Entre tornades pourpres de désirs
Et torrents bordeaux de pur désespoir,
Je vois des enfers chaos conflictuel.

Et mes pensées grondent d'un noir plaisir.
Alors je fuis; matin, midi, et soir,
Mon démon psychotique perpétuel.

D'obscurs regards grésillent dans mon crâne,
Pareils aux nuées de flammes en forêt
Excitées et nourris par la tempête.

Ainsi, tous les jours qui suivent, je plane,
Admirant un monde que j'ignorais,
Admirant la douleur qui se répète.

Alors je fuis, matin, midi, et soir,
Ce dilemme de pure décadence,
Qui ronge mes ongles et griffe ma peau.

Enfouie sous terre, camouflée dans le néant,
Une ombre subsiste ici-bas, en éternelle prédatrice.
Et elle me pourchasse, enivrée de mon sang.
Je suis condamné à un inéluctable supplice.

Amnésique du quotidien et des sentiments,
Parcouru de songes absolument radieux;
Puni pour avoir lancé un défi à Dieu,
Je suis condamné à rêver du firmament.

Tous les jours un peu plus, je suis anesthésié,
Par la peur, la solitude, les pilules et l'angoisse;
Et mes démons se sont tous extasié.
Je suis condamné à souffrir avec grâce.

Seul face aux ténèbres, face aux abysses,
Je dois faire face pour honorer l'espoir.
Alors, je lutte encore pour la victoire.
Mais je suis condamné à subir l'injustice.

Des Coquelicots jusqu'au jour fatidique
Où mon esprit a finalement perdu la face,
J'ai terriblement savouré ce conte féérique
Avant que les enluminures ne s'effacent.

J'ai tant essayé de continuer à te suivre
Chaque jour, sur ton drôle de chemin,
Propulsé par la passion et la joie de vivre;
Mais ce combat était surhumain.

J'ai tant cultivé cette intense passion
Rien que pour espérer que ton doux regard
Croise celui de mes yeux fatigués et hagards,
Qu'elle est devenu l'outil de ma sédation.


J'ai eu tellement confiance en notre aventure
Pleine de nos vie et de ta magnifique nature,
Même après toutes nos erreurs et nos bêtises,
Que désormais y songer m'évoque la hantise.

Entre toi et moi...

Je n'aurais jamais dû perdre mon énergie
Ni même parfois des nuits entières
A te regarder jouer l'enfant cachottière.
Tu n'es plus que de ce poème l'égérie.

Je t'ai étudié plus que toute autre fleur au monde
Et je me doutais où cela allait nous conduire,
Car tes yeux mentent dès que tu vas me trahir
Et aussitôt pour ta cible tu vagabondes.

Le seul exploit qu'il te reste maintenant
Aura été de m'avoir mené si fièrement et longtemps,
Malgré mes démons paranoïdes et omnipotents,
Sur la route des secrets et des mensonges évidents.

Ma plus grande erreur n'est pas de t'aimer toujours
Mais plutôt d'avoir un instant eu l'idée de te faire confiance,
Car malgré tout le désir que j'ai encore à ce jour
Rien n'aura été plus efficace avec toi que ma méfiance.

Dans la fumée grise que j'ai soufflé,
Entre deux soupirs, poussé par la solitude,
Je commence finalement à rouler, essoufflé.

Entre deux absences aléatoires et incontrôlées,
J'ai le vague souvenir de ce fameux jour
Où je t'ai vu avec ta valise et ton joli chapeau.

J'étais déjà impossible désormais à consoler
Quand je songe à mes plaisirs de toujours :
Notre premier baiser et la douceur de ta peau.

Alors je pose encore ma tête sur ton épaule,
Pour écouter une dernière fois la mélodie
De ton coeur battant au rythme de ton âme.

Ainsi, mes larmes prennent le contrôle,
Et font ressortir de moi la maladie
De mes cauchemars les plus infâmes.

Je me souviens alors de tes lèvres,
De leur délicatesse à en faire monter la fièvre
Et des frissons qu'elles donnent à mon cou.

Je me souviens alors de tes mains
Faisant vibrer mon corps à tous les coups,
Comme si ton toucher était bohémien.

Je me souviens alors de tes yeux
D'un châtain absolument cristallin,
Qui caressent mon âme d'un regard soyeux.

Si même les Coquelicots ne suffisent plus,
Que faire pour protéger notre amour opalin
De toutes ces catastrophes en surplus ?

Détruis moi, salis mon corps de tes trahisons,
Brise mes rêves et devient mon pire cauchemar,
Creuse avec tes ongles dans mes plaies béantes.

Affaibli moi encore avec ton puissant poison,
Fais de mon âme brisée ton vulgaire fumoir,
Transforme mon coeur en une pourriture sanglante.

Mais tu ne pourras jamais tuer mon amour.
Je peux, au fond, te haïr de nuit comme de jour,
Mais au final, inéluctablement, je te désirerai toujours.

Ton odeur imprime absolument tous mes souvenirs,
Ton regard pèse encore sur mes cernes en crevasses,
Ta peau fait toujours frissonner la mienne dans mes songes,
Tes doigts me transpercent encore de leur puissance.

J'ai tellement vu de cauchemars jusqu'à moi venir,
Entendu ta voix devenir une étrange menace,
Grisante et cinglante de tous tes drôles de mensonges,
Que tu fais parfois trembler toute mon essence.

Chaque seconde sans toi est devenue un maléfice
Dont les maux rongent chaque fragment de mon âme,
Et tes trahisons raisonnent encore dans tous mon corps
Tandis que je vois ta silhouette s'évaporer pour toujours.

Alors je me délecte de chaque instant avec vice
Pour oublier ma condamnation qui au-dessus plane,
Ainsi venant de tes doigts de fée l'immonde sort.
De tous mes démons, tu es la seule à contrôler mon amour.

Un soir, construit par une journée pas comme une autre
J'ai croisé tes yeux fougueux, ta démarche timide,
Tes petits pieds discrets et ta belle jupe provocante,
Sans oublier ton arrogance, digne d'une véritable succube.

Quand mon regard faible et vide s'est posé sur tes côtes,
Frappée par la saveur de corps émergeant d'une chrysalide,
Mon âme a tremblé un instant face à ta démarche éloquente
Et dans un frisson éternel c'est maintenant mon coeur qui titube.

Puis tu t'avances dans la pièce, tu parles, tu ris.
Tes belles jambes dansent sous mes yeux affamés,
Nos regards se croisent, ton sourire me frappe.
Tes cheveux s'envolent alors, et dos à moi tu t'abaisses.

Alors mes yeux plus que mes lèvres ont souris,
Et, paralysé par toutes ces envies enflammées,
Je me laisse voir avant que la réalité ne me rattrape.
C'est là que j'ai été envoûté par ton infinie délicatesse.

Puis nos danses, puis nos jeux ont rythmé la soirée,
Tandis que mon âme en feu te dévorait des doigts
Et que mon corps impuissant observait cette petite fée,
Délicieusement précieuse et fragile à manipuler.

Et finalement, nous nous sommes enfin séparés.
Mais nous avons continué à se courtiser toi et moi,
Jusqu'au point d'exciter nos jeunes âmes échauffées
Et de faire de cet instant de plaisir un vice immaculé.

J'ouvre péniblement mes paupières violettes
Puis soudain, arraché à d'obscurs rêves,
Je plonge dans un monde changeant de facette
Sans avoir savouré un instant cette nuit brève.

Les ténèbres m'attendaient depuis un temps
Quand j'ai enfin la force de sortir de ma chambre.
Tant pis, je mangera un bout à un autre moment,
Je dois d'abord piéger ma conscience dans l'ambre.

Les heures passent sans que rien ne se passe,
Mais le soleil rayonne déjà dans mes iris asséchés.
Je pense alors à toi et à tes bras qui m'enlacent
Pour apaiser une seconde mon esprit effarouché.

Je m'éclipse calmement à la tombée du jour,
Et mon âme se libère un instant de mes souvenirs
Pour se délecter enfin de l'infiniment doux plaisir
De plonger dans le même cauchemar tous les jours...

Quand la neige tombe enfin avec l'hiver
Mais que tout semble toujours être hier,
Que commencent soudain les hallucinations,
Tout ne devient plus que banale affliction.

Quand les murmures s'étouffent enfin
Et que les doutes s'effacent avec la faim,
Qu'il ne me reste plus que mes poèmes fictions,
Ta torture devient une banale affliction.

Quand l'espoir finalement finit par se taire
Et que tous mes réveils ont un goût amer,
Qu'il ne me reste plus que l'errance pour mission,
Ton silence devient une banale affliction.

Quand je camisole la douleur aux médicaments
Et que j'ai décidé d'abandonner le firmament,
Qu'il ne me reste que des relents d'addictions,
Ton absence devient une banale affliction.

Comme une fatale ironie arrachée à la réalité,
Je me souviendrai toujours de cette drôle de date.
Alors elle résonnera en moi pour toute l'éternité
D'une intensité comparable à une rose écarlate.

Il aura suffit d'un banal solstice d'hiver
Pour venir à bout de tout ce que j'ai pu imaginer
Et aussi puissamment mon esprit laminer,
Au point de me faire envier un retour aux vers.

Alors oubliez moi, oubliez mes peines,
Rien que le temps d'une si banale semaine...
Que je puisse à nouveau goûter à l'envie,
Que je puisse à nouveau goûter à la vie.

Un jour, j'ai croisé tes beaux yeux de cristal
Et le temps s'est arrêté pour moi, divin.
Alors j'admire un instant ton âme opale
Et bois ton regard comme un doux vin.

Mais le temps est de nouveau parti,
Avec toi, dans un lointain et obscur futur.
Puis ton regard m'a quitté avec sympathie,
Me laissant hypnotisé par tous tes murmures.

Depuis, chaque fois que nos âmes se croisent,
Ce tableau tout droit du firmament apparait
Et illumine de mille feux mes iris turquoises,
Puis, une seconde dans ton âme, je m'égarais.

Enfermé dans mes travers des jours durant,
La solitude n'aura été qu'une unique compagne
Pour un poète maudit que l'amour a foudroyé.
Alors mes démons s'acharnent avec hargne.

De mes yeux bleus comme les étoiles,
J'ai vu les ténèbres tisser sur moi leur toile.
Pourtant, il me restait une âme à convoiter.
Elle m'a tendu la main et je n'ai pas hésité.

Alors je m'offre à toi, Lily, mon premier démon,
Je m'offre à tes vices et à tes addictions
Pour de ton sourire garantir ma satisfaction.
Dans l'arborescence de tes images et de ton nom,
Comme une muse secrète et malicieuse,
Tu t'es immiscée dans toutes mes idées fallacieuses.

Il est temps, Lily, de sceller nos âmes désormais.
Même si le firmament est parti avec ma muse,
Il y a bien tes vices qui encore aujourd'hui m'amusent
Et me font oublier que je suis condamné à jamais.

Viens avec moi.
Rejoins la lumière en ces jours étranges.
Regarde le soleil se coucher avec moi et nos âmes s'apaiser.
Viens trouver la paix.
J'attends tes doux baisers caresser ma peau pendant que l'aurore caresse nos corps.
Entendre tes murmures, tes mots divinement doux, de ta voix luxure.
Imagine le paradis de tout ce que nous avons imaginé.
Allons ensemble trouver la paix.
On ira voir, au clair de lune, si l'espoir y vit toujours, ou sous nos esprits sont condamnés.
Laisse moi voir la nuit et les étoiles dans tes iris noisettes, que je puisse admirer ta grandeur.
Si tu viens avec moi,alors ensemble nous contemplerons si dans nos yeux brûle la passion.

Sur ma tombe encore fraiche, en souvenir des jours enivrants,
J'aimerais qu'on y dépose quelques fleurs de pachyclada.
Ces quelques pétales mièvres et tellement apaisants
Rappellerons à mon âme ce premier jour où ma muse me regarda.

Dans la cour la belle rousse,
Discutant rigolant normalement.
Mais moi très innocemment
Je n'ose que regarder ma douce.

J'étais encore qu'un gamin faut dire,
L'amour j'connaissais pas vraiment faut dire.
Dans un autre monde j'aurais osé te le dire.
Alors je n'ai jamais osé une fois te le dire.

Mais près de toi l'odeur du délice divin.
D'une électrisation je frôle de la main,
Alors je sens ton jean sur le bout de mes doigts
Mon entrée dans l'adolescence est le chaos divin.

Dans les jours heureux un paon,
Magnifique, il déploie ses belles plumes
Et là je l'ai regardé charger, et pan,
je reroule encore et encore parce que je fume.


Lily viens avec moi en rouler un autre,
Que j'oublie de penser à ses yeux timides.
Viens donc avec une valise, une autre,
Que nos regards se croisent de désespoir limpide.

Viens regarder avec moi notre premier baiser,
oui celui de tout le courage d'une femme heureuse.
Viens voir l'amour qui s'embrasse sous nos yeux embrasés ,
Te souviens-tu au moins avoir été amoureuse ?

Imaginez le premier amour, candide et bohème.
Imaginez sous les étoiles la fumée de tant de soirées.
Imaginez les jours changer, imaginez ces petits matins blêmes.
Imaginez se faire bouffer la tête, croire être un enfoiré.

Imaginez le futur radieux, les ambitions naïves.
Imaginez vous enivrés d'une passion maladive.
Imaginez les sourires s'effacer autant que les discussions.
Imaginez un soir où l'autre va enfin céder à la tentation.

Imaginez ne plus penser.
Ne plus penser.
Ne plus penser.
Se cacher.
Ne plus penser.
Ne plus penser.
Se cacher dans la fumée.

 imaginez Ne plus penser à rien d'autre,
Parce que l'on a été tué par l'autre.

Même Morphée n'a su m'arracher
Aux tourments de la mélancolie,
Alors où puis-je serainement me cacher,
Sans faire monter la fumée de mon lit ?

Là où même l'assomante médication
Faillit à me faire parvenir au doux repos,
Comprends-tu mon démon tentation
Crier de faim pour parvenir au doux repos ?

Quand tu disparais durant des semaines
Sans expliquer ton étrange et dure cavale,
Je fais de la fumée ma nouvelle reine,
Emprisonnée dans l'air jusqu'à ce que je l'avale.

Vois-tu comme moi les étoiles s'agiter
Au clair de lune, en mes démons transformées ?
Rejoins moi afin que l'on puisse former
Notre danse macabre pour enfin tout quitter.

Dans nos sangs entremêlés lentement,
Vois la liberté, Lily, de s'envoler enfin
Vers le firmament montant paisiblement.

Viens avec moi marcher sur ce fil fin,
Aussi fin que les débris de mon âme,
Pour goûter la douce musique des flammes.

Viens avec moi marcher sur ce fil fin,
Savourer la caresse délicate de la Mort.
Suis-moi une nuit loin de nos remords.

Viens avec moi pour partir enfin,
Pour la beauté d'éternellement s'effacer
Au coeur de tous sans nous se lasser.

Si même la poésie ne me protège plus,
Comment vais-je survivre au néant ?
Si même l'amour ne me protège plus,
Comment vais-je combattre ce géant ?

Ô toi ma muse, mon divin élixir de vie,
Pourquoi m'as-tu laissé seul en enfer ?
J'y ai perdu tout espoir et toute envie.
Tant que le clocher de la Mort bat le fer,
Mon âme ne pourra hélas pas oublier
Ce regard à la gare qui nous a lié.

Je t'imagine parfois cachée dans la foule,
Comme si le destin devait agir à nouveau.
Et parfois je te vois dans mes fléaux,
Tes yeux se reflétant dans le sang qui coule.

Comme un esprit, tu parcours mes souvenirs,
Laissant la magie de tes doigts féeriques,
Illuminer froidement l'espoir unique
De ma tête dans tes bras se blottir.
Ironiquement, la réalité me rattrape toujours,
Prête à mettre à mal tout mon amour.

Mais dis moi, qu'aurait pensé le Petit Prince ?
Où est donc passée ta joie enfantine
Qui me berçait comme des contines ?
Tu ne m'as laissé qu'un héritage bien mince.
T'es-tu aussi envolée vers ta planète ?
Est-ce que je parcours encore ta tête ?

Tu resteras à jamais mon étoile maudite,
Rayonnante de chaleur et de pur chaos.
Alors j'espère que dans les astres là-haut,
Tu resteras un simple ange hypocrite.